LaBruyère donne une place importante au rire dans la société qu’il décrit. Selon lui, il est « délicat » de « badiner avec grâce » car il faut des « manières », de la Les Caractères est composé de seize chapitres de longueurs inégales. Chapitre I Des ouvrages de l’esprit 69 remarques La Bruyère ouvre son livre sur des remarques générales concernant la littérature classique et le travail de l’écrivain. Il poursuit, avec le premier chapitre, en commentant les écrivains des XVIe et XVIIe siècles Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes et qui pensent. Sur ce qui concerne les mœurs, le plus beau et le meilleur est enlevé ; l’on ne fait que glaner après les anciens et les habiles d’entre les modernes. » Chapitre II Du mérite personnel 44 remarques Pour La Bruyère, les valeurs de l’individu sont étouffées dans une société d’apparat qui le considère non pas pour ce qu’il est mais pour ce qu’il paraît être. Chapitre III Des femmes 81 remarques Les femmes sont pour l’auteur des êtres superficiels elles sont coquettes car l’apparence leur importe avant tout ; elles deviennent donc vaniteuses. À la fin de leur vie, elles se transforment en dévotes. Chapitre IV Du cœur 85 remarques Le véritable amour, tout comme une amitié véritable, est difficile à trouver. C’est parce que les hommes se trompent souvent de cible, et laissent leurs passions les emporter. Il faut savoir apprécier un bonheur simple. Chapitre V De la société et de la conversation 83 remarques La société repose sur des codes sociaux, notamment l’art de la conversation, de la communication, qui détermine les relations humaines. À contrario, ceux qui profèrent des discours hypocrites ou ceux qui imposent leur parole sont à bannir. Chapitre VI Des biens de fortune 83 remarques L’argent régit la société et donc détermine la vie de l’individu, c’est ce qui lui donne de l’importance. L’argent est maître de la gloire et même des relations familiales. Chapitre VII De la ville 22 remarques La ville est un théâtre où la bourgeoisie singe la cour en se mettant en scène. Aussi, la diversité caractérise la ville c’est là où toutes les classes se côtoient, se croisent et cohabitent. Chapitre VIII De la cour 101 remarques L’essentiel du chapitre se concentre sur le portrait stéréotypé du parfait courtisan. La cour est un lieu où l’on vit en autarcie, à part, où chacun ne pense qu’à son intérêt propre, à paraître et à dissimuler. Les courtisans sont en général prêts à tout pour obtenir des faveurs. Le seul moyen de bien vivre est donc de fuir la cour. Chapitre IX Des grands 56 remarques Le chapitre peint des portraits de la noblesse d’épée, qui se distinguent dans la foule des courtisans. Les grands sont vaniteux, alors qu’ils ne sont pas nécessairement cultivés. Ils méprisent les autres, bien que leur reconnaissance sociale soit due à leur naissance, et non à leur valeur propre. Néanmoins, ils ont une utilité historique de par leur lignée. Chapitre X Du souverain ou de la République 35 remarques Le meilleur des gouvernements n’existe pas. La Bruyères s’imagine la solitude que ressent un souverain puis condamne les guerres et les invasions. Selon lui, le chef d’État idéal s’apparente à un berger guidant et soignant son troupeau. Enfin, il développe une réflexion sur la relation de dépendance réciproque, le contrat établi entre un souverain et son peuple, énumérant les devoirs de l’un puis de l’autre. Chapitre XI De l’homme 158 remarques L’imperfection caractérise d’abord l’Homme la nature humaine n’est pas constante, modérée, ni bonne par nature. La Bruyère énumère ensuite les défauts principaux de l’Homme le narcissisme et l’égocentrisme, l’ingratitude, l’injustice ou encore l’indifférence. L’Homme est intransigeant avec autrui ; or il faut savoir se montrer indulgent avec ses semblables. Chapitre XII Des jugements 119 remarques Les jugements sont souvent faux, voire ridicules, et sont basés sur ce qui semble et non ce qui est ; car il n’y a pas nécessairement de lien de causalité entre la faute à priori et le jugement à posteriori. Chapitre XIII De la mode 31 remarques L’Homme se laisse souvent influencer par la mode et se perd dans des considérations superficielles parce qu’elle est éphémère et capricieuse. L’Homme se ridiculise en suivant ses fantaisies. Chapitre XIV De quelques usages 73 remarques Selon La Bruyère, les usages et les coutumes, qu’ils soient sociaux, religieux ou familiaux, sont artificiels et complexifient, voire entravent, les relations humaines. Chapitre XV De la chaire 30 remarques La Bruyère critique l’oralité de certains prédicateurs chrétiens qui sont démesurément éloquents et s’enorgueillissent de leur rhétorique. Ils devraient prêcher plus simplement afin d’être, au moins, compris par l’assemblée. Chapitre XVI Des esprits forts 50 remarques La Bruyère affirme sa croyance en Dieu et dénonce les impies, les esprits faibles qui nient Dieu et l’âme. Notre pensé, immatérielle et insaisissable, est la preuve de notre spiritualité. Aprèss'être intéressé dans le livre VIII des Caractères au monde de la cour, La Bruyère brosse dans le livre IX le portrait des « grands » et de ceux qui gravitent autour d'eux. À la suite de toute une série de remarques sur le comportement des « grands » et les principaux traits qui les caractérisent, La Bruyère introduit avec la remarque 50 le portrait de Pamphile, qui, situé LES CARACTÈRES LA BRUYÈRE comédie sociale Jean de La Bruyère est un moraliste classique. Il publie pour la première fois Les Carcactères ou les moeurs de ce siècle en 1688 à Paris. Or, l’écriture de cette oeuvre aurait débuté dès 1670. D’ailleurs, la réflexion et l’écriture de cet ouvrage se poursuivra jusqu’à sa mort en 1696. Ainsi, une neuvième édition paraîtra après la mort de l’auteur. En outre, l’auteur s’inspire de l’auteur grec Théophraste dont il se dit simplement le traducteur, au début des Caractères. Les livres V à X seront étudiés à travers le prisme du parcours la comédie sociale. Notre méthode complète pour réussir le commentaire condensée dans un petit guide. 1. Les Caractères de La Bruyère, analyse d’une forme moraliste L’oeuvre se compose de maximes et de portraits. A. Des maximes Ainsi, cette forme concise et frappante, utilisée avec une grande maîtrise par La Rochefoucauld est également employée par La Bruyère dans Les Caractères. B. Des portraits Mais La Bruyère montre de grands talents d’observation. Ainsi son oeuvre montre les travers humains et sociaux à travers des descriptions très fines de personnages, mettant en évidence des défauts. décalage humoristique Si les livres se succèdent selon un plan général, à l’intérieur de chaque livre, la succession des paragraphes semble plutôt suivre une succession piquante. En effet, le moraliste semble plutôt vouloir surprendre son lecteur que de respecter une architecture 5 peinture des moeursChapitre 6 idées sociales et politiquesChapitre 7 de la villeChapitre 8 idées sociales et politiquesChapitre 9 de la courChapitre 10 des Grands 3. Les Caractères de La Bruyère, analyse d’une oeuvre classique D’abord, La Bruyère présente son oeuvre avec modestie et s’inscrit dans la lignée des Anciens lorsqu’il se place dans la lignée du grec Théophraste. auteur du IIIème siècle avant JC Cette démarche apparaît comme tout à fait son écriture est vive et La Bruyère utilise la rhétorique comme dans Voyage au pays de la cour ». Il emploie effectivement un subterfuge pour faire la satire de la cour. Il prétend faire le portrait au vitriol d’un peuple de sauvage. Mais La Bruyère joue également sur des apologues. Ainsi, au chapitre X, § 9, il a recours à l’ironie pour mieux dénoncer la guerre et ses atrocités. Pour conclure, Les Caractères de La Bruyère semblent s’inscrire dans un héritage antique, comme le veut le Classicisme. Cependant, la pensée et la vivacité du style de La Bruyère est en fait très moderne et préfigure déjà la liberté de ton des philosophes des Lumières comme Voltaire ou Montesquieu. 4. La comédie sociale dans Les Caractères de La Bruyère Le théâtre Ainsi, La Bruyère fait référence à la comédie et à la Des biens de fortune », 31 Le peuple souvent a le plaisir de la tragédie il voit périr sur le théâtre du monde les personnages les plus odieux, qui ont fait le plus de mal dans diverses scènes, et qu’il a le plus haïs. » Ici, La Bruyère s’attache à analyser le goût des spectateurs pour la tragédie qui est un divertissement moral. En effet, la catharsis doit permettre au spectateur de purger ses passions. Ainsi, lorsqu’on assiste à une pièce tragique, le héros ou l’héroïne commet des erreurs, des fautes et paie de sa vie les fautes commises. Nous ressortons purgés de ces passions, autrement dit, nous ne commettrons pas ces mêmes erreurs dans notre La Bruyère se réfère à des noms célèbres de la comédie, genre très apprécié au XVIIème Des Grands », 50. Aussi les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théâtre gens nourris dans le faux, et qui ne haïssent rien tant que d’être naturels ; vrais personnages de comédie, des Floridors, des Mondoris. » Ainsi, La Bruyère dénonce l’hypocrisie en s’appuyant sur des noms de comédiens célèbres à l’époque. Une écriture dramatisée théâtralisée Effectivement, La Bruyère prend appui sur une écriture vivante, des petites scènes Des Grands », 37. Quelqu’un vous dit Je me plains d’un tel, il est fier depuis son élévation, il me dédaigne, il ne me connaît plus. — Je n’ai pas, pour moi, lui répondez-vous, sujet de m’en plaindre ; au contraire, je m’en loue fort, et il me semble même qu’il est assez civil. Je crois encore vous entendre vous voulez qu’on sache qu’un homme en place a de l’attention pour vous, et qu’il vous démêle dans l’antichambre entre mille honnêtes gens de qui il détourne ses yeux, de peur de tomber dans l’inconvénient de leur rendre le salut ou de leur sourire. » Ainsi, nous le voyons les brèves répliques, les tirets, les guillemets suffisent à donner vie à une parole. La Bruyère donne vie à la morale. Le théâtre du monde D’abord, la théâtralité permet de dénoncer le règne des illusions. Or, la métaphore du théâtre du monde est très en vogue à l’époque classique. Un grand nombre d’auteurs et de pièces baroques prennent appui sur cette métaphore, citons Shakespeare dans Macbeth ou La tempête, Les illusions comiques de Corneille, La vie est un songe de Pedro Calderon de la que dit cette métaphore de notre monde? D’abord, elle s’inscrit dans un référent religieux avec un Dieu démiurgique. Ainsi, chaque individu vit dans l’illusion qu’il est libre et joue son rôle dans une vaste De la cour », 99. Dans cent ans, le monde subsistera encore dans son entier ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs. » Ainsi, nous pouvons le constater, cette métaphore du theatrum mundi donne à voir la vanité de la vie humainePar ailleurs, La Bruyère veut donner à voir les faux semblants. Pour cela, il montre l’envers du décor théâtral. Au fond, ce sont les artifices qu’il veut mettre en Des biens de la fortune », 25 Si vous allez derrière un théâtre, et si vous nombrez les poids, les roues, les cordages, qui font les vols et les machines ; si vous considérez combien de gens entrent dans l’exécution de ces mouvements, quelle force de bras, et quelle extension de nerfs ils y emploient, vous direz Sont-ce là les principes et les ressorts de ce spectacle si beau, si naturel, qui paraît animé et agir de soi-même ? » Vous vous récrierez Quels efforts ! quelle violence ! » De même n’approfondissez pas la fortune des partisans. » Pour aller plus loin, d’autres fiches peuvent t’aider –Biographie de La Bruyère –Les Caractères de La Bruyère texte intégral+ PDF –Gnathon explication linéaire Navigation des articles
Dansses Caractères, œuvre magistrale à laquelle il a consacré sa vie, La Bruyère brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n’épargne personne : l’ambition du courtisan, l’égoïsme du puissant, la vanité du-pédant sont tournés en ridicule. Et à travers eux, c’est toute une société, celle du« paraître » et de l’argent, qui est fustigée.
Dissertation La Bruyère, Les Caractères . Le XVIIème siècle voit l’essor de figures d’écrivains moralistes. La morale, autour de laquelles’organise un bon nombre de productions littéraires, repose sur un ensemble d’idées abstraites,conditionnées par un contexte et visant à établir des codes de bonne conduite. Dans Les Caractères,pour la première fois publiés en 1688, La Bruyère entend fournir un catalogue des vices humains, ets’inscrit dans ce dialogue, induit par la vocation morale, entre principe abstrait et expérienceconcrète. Dans la préface de l’ouvrage, Roland Barthes déclare que Tout en étant liéesubstantiellement au monde, la littérature est ailleurs; sa fonction, du moins au sein de cettemodernité qui commence avec La Bruyère, n’est pas de répondre directement aux questions que lemonde pose, mais, à la fois plus modestement et plus mystérieusement, d’amener la question aubord de sa réponse, de construire techniquement la signification sans cependant la remplir».L’affirmation s’ouvre sur une manière de concession quant à la définition de la littérature, qui neserait pas à chercher dans sa matière, mais dans un ailleurs» qui ne trouve d’autre caractérisationque son mystère, marqué par l’emploi de l’italique. L’adverbe substantiellement» pourraitégalement suggérer un association entre la matérialité et le monde», dont on ne sait pas s’il doitêtre compris dans son acception la plus générale ou s’il renvoie à un contexte précis. Par oppositionau monde terrestre, où règne la matière, cet ailleurs» peut s’interpréter comme une abstraction,voire comme une référence au monde divin. Roland Barthes jouerait-il de l’acception religieuseoriginelle du mystère? La fonction» de la littérature est ensuite mise en avant semble-t-il commecritère définitoire. Celle-ci n’est pas de nous donner les clefs de compréhension du monde, maisd’amener le lecteur à l’exercice de sa réflexion. Elle se situe à la frontière du divin en ce qu’elle neprétend pas dispenser la vérité pure à la fois plus modestement et plus mystérieusement». Enoutre, appliquée à construire techniquement», la littérature apparaît comme une forme au servicedu sens, nécessairement proche de Dieu. Peut-être cette vocation métaphysique de la littératuresigne-t-elle la modernité» de La Bruyère face aux écrits de l’Antiquité païenne? Le véritableobjet de la littérature chez La Bruyère, selon Roland Barthes, ne serait donc pas le monde, mais lapensée sur le monde, la littérature opérant comme un processus de sublimation, écartant de faittoute réduction de ses enjeux au prosaïsme de questions sociales ou sociétales. Mais l’abstraction,confinant à l’existentiel et au métaphysique, vers laquelle semble vouloir tendre la littérature est- LaBruyère peut avoir trouvé les renseignements qu'il donne sur Cassandre dans le commentaire de Casaubon sur les Caractères de Théophraste (p. 207-208). C'est à ce même commentaire qu'il emprunte la note sur Cassandre qu'il a mise à côté de sa traduction du caractère VIII (Du débit des nouvelles) (*). Il pouvait lire d'autre part Résumé du document Miscere utile dulci », telle est la devise de la majorité des auteurs classiques, qui s'inscrivent par là au XVIIe siècle dans une vision horatienne de la littérature. Il est donc possible de percevoir un lien évident entre des artistes n'opérant pourtant pas dans le même domaine littéraire ou n'ayant pas choisi de se consacrer au même genre. Jean de La Fontaine va ainsi tendre vers cet idéal dans le cadre de la fable tandis que Jean de La Bruyère va choisir celui des remarques », et Molière celui de la comédie. Mais le terme cadre » est-il vraiment approprié pour qualifier ces différentes expressions littéraires ? Si La Bruyère se définit lui-même comme peintre » de la nature humaine et des mœurs de son temps, et si La Fontaine adopte cette même démarche picturale, Molière choisit au contraire le domaine de la gestuelle et du langage vivant, oral, corporel. La notion de théâtralité pourrait-elle s'appliquer également aux Fables et aux Caractères ? Dans le livre V de son ouvrage, La Fontaine va dès la première fable se livrer à une définition métapoétique de son œuvre, qu'il décrit comme étant une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'univers ». Si la notion de divertissement, exprimée à travers l'idée de mise en scène et de vivacité stylistique, est inhérente aux fables, une autre dimension est également perceptible dans l'utilisation du terme comédie ». Celle de l'artifice, de la falsification et du jeu de rôle. Les œuvres étudiées seraient-elles considérées comme des comédies » destinées à dénoncer la comédie de la société ? Quand à la notion d' universalité », ne peut-on l'étendre à un champ de réflexion plus vaste que celui auquel la cantonne l'idée de scène », de simple lieu et support de représentation ? Sommaire Quelles oeuvres comme ''comédies'' sont au service de la morale ? L'idée de théâtralité sur le plan de la société contemporaine chez les deux auteurs Etude de la notion de ''comédie humaine'' comme matière d'une peinture universelle, et comme point de départ d'une réflexion personnelle Extraits [...] La Fontaine et La Bruyère peintres de la nature humaine ou metteurs en scène de la société ? Les Caractères de Jean de La Bruyère et Les Fables de Jean de La Fontaine SUJET DE DISSERTATION Dans la fable 1 du livre V de son œuvre, La Fontaine définit celle-ci comme une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages étudiés. Miscere utile dulci telle est la devise de la majorité des auteurs classiques, qui s'inscrivent par là au XVIIe siècle dans une vision horatienne de la littérature. [...] [...] La fable 12 du livre VII en offre un exemple frappant elle débute sur le ton léger habituel, propre à l'idée de gaîté prônée par l'esthétique galante, et mêle le burlesque au procédé de l'héroï-comique en parodiant le genre homérique plus d'une Hélène au beau plumage / fut le prix du vainqueur Mais cet amusant combat de volailles a pour arrière-plan les interminables guerres qui accablaient la France à l'époque de La Fontaine. Par ailleurs, il serait même possible de voir dans la moralité la tonalité est devenue grave et sérieuse- une dimension propre à la tragédie, à travers l'idée d'un destin inexorable qui pèse sur l'existence de chaque homme, prouvant ainsi leur dérisoire impuissance Défions-nous du Sort Ce pessimisme est récurrent dans Les Fables, et devient de l'humour noir chez La Bruyère. Celui-ci se lance en effet dans une dénonciation plus acerbe encore que chez La Fontaine. [...] [...] La Fontaine va utiliser l'hétérométrie tandis que La Bruyère va user de procédés rhétoriques divers dans le but de donner au récit un aspect proche des discussions qui animaient les salons mondains vivacité, bel esprit diversité des sujets, agrément passant par un vocabulaire choisi Si La Fontaine s'est inspiré de sources anciennes en reprenant la forme traditionnelle de la fable à travers le modèle d'Ésope écrivain grec ayant vécu entre le VII et le VIe siècle av. et celui, plus récent, de Pilpay écrivain indien du Ve siècle, il va cependant se lancer dans un travail de rénovation considérable. [...] [...] Un projet quelque peu paradoxal qui va s'inscrire dans une forme d'écriture particulière la brièveté est de mise, et l'humour est omniprésent. Jean de La Fontaine et Jean de La Bruyère vont utiliser respectivement la fable et la remarque pour mettre en scène leurs textes où la fiction se mêle à la morale. En utilisant une forme littéraire ancienne -et considérée au XVIIe siècle comme désuète- La Fontaine va reprendre la combinaison d'un corps l'histoire, le récit contenu dans la fable et d'une âme la moralité, pour donner plus d'impact à la dimension morale de son œuvre sans que cela ne se fasse au détriment du plaisir du lecteur. [...] [...] Mais si l'aspect théâtral des œuvres peut s'apparenter à celui de la comédie sur un plan universel, la tonalité comique qui les anime s'efface parfois devant une dimension satirique parfois sombre, souvent teintée par le pathétique ou même le tragique. Les Fables et Les Caractères apparaissent sous la forme de comédies au sens littéraire, c'est-à-dire dans un cadre purement stylistique, tout comme la matière thématique qui les constitue. Or la société de l'époque mise en scène apparaît comme étant elle-même une comédie, mais dans le sens de la falsification, de l'artifice et du travestissement. La scène de l'univers serait avant tout le support d'une représentation burlesque qui apparaît plus satirique que comique. [...] 56 Jacques Morel. qu'ils ne voient que dans les autres ». L’ironie est ici, non simple antiphrase, mais antiphrase significative, et à double portée : définition et dénonciation de la prétention du personnage, mais aussi de la naïveté de ceux qui l'admirent sans véritable raison : La Bruyère se désolidarise de ceux qui traitent Eurypyle de «bel esprit » par ironie et qui sont "Les hommes sont très vains, et ils ne haïssent rien tant que de passer pour tels." Vanité, avarice, inconstance, hypo-crisie voici quelques-uns des travers humains que La Bruyère dénonce dans ce Livre de ses Caractères, oeuvre magistrale à laquelle il a consacré sa vie. Fin observateur, notre auteur brosse un portrait au vitriol de ses contemporains et, ce faisant, parvient à l'impossible saisir la nature insaisissable de l' Une frise chronologique historique et culturelle- Une introduction Pourquoi lire Les Caractères au XXIᵉ siècle ?- Le texte intégral annotéDes sujets pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du bac- Des analyses de textes au fil de l'oeuvre- Une méthodologie de la contraction de texte et de l'essai- Des exercices de grammaire avec corrections- Des exercices d'appropriationUn dossier pour situer et comprendre le texte- Une présentation de l'oeuvre et de La Bruyère dans son époque- Les mots importants des Caractères- Un groupement de textes autour du parcours du bac Peindre les Hommes, examiner la nature humaine.
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Enoncé & travail préliminaire Bonjour, J'aimerais que vous m'aidiez a trouver des idées d'axes de commentaire pour cet extrait des caractères de La Bruyère. C'est URGENT merci 12 VIII Je vais, Clitiphon, à votre porte ; le besoin que j'ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plût aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fâcheux ! Vos esclaves me disent que vous êtes enfermé, et que vous ne pouvez m'écouter que d'une heure entière. Je reviens avant le temps qu'ils m'ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux, qui vous empêche de m'entendre ? Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n'avais qu'une chose à vous demander, et vous n'aviez qu'un mot à me répondre, oui, ou non. Voulez-vous être rare ? Rendez service à ceux qui dépendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. Ô homme important et chargé d'affaires, qui à votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point à un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l'âme et de sa distinction d'avec le corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter j'admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n'est pas faite pour s'y ennuyer en m'attendant ; passez jusqu'à moi sans me faire avertir. Vous m'apportez quelque chose de plus précieux que l'argent et l'or, si c'est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes études, mon ouvrage, cette ligne qui est commencée ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d'argent, l'homme d'affaires est un ours qu'on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu'avec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car d'abord on ne le voit pas encore, et bientôt on le voit plus. L'homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et à toute heure, et en tous états, à table, au lit, nu, habillé, sain ou malade il ne peut être important, et il ne le veut point être. Ce sujet ne comporte aucun échange pour le moment. Vous pouvez intervenir en vous connectant à votre compte. Je me connecte . 235 61 747 172 272 489 598 38

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