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Hors ligne 28 Mars 2022 J'aime poser mes pieds dans les bois, dans les prés, Quand doucement, j'écarte en un geste gracieux La branche d'olivier, lourde de fruits, chargée. J'observe ça et là quelques instants précieux. J'aime attentive et neutre à l'ombre des rameaux Laisser se rapprocher les premiers étourneaux. Mon grand-père le disait "observe sans un mot" "Respire lentement les pieds dans le terreau." C'est là dans le silence, inestimable instant, Que tout est dévoilé, que la vie prend un sens. Et mon cou sans parfum n'en sera que plus blanc Quand les jeux du soleil me trouveront en transe. Arthémis le 28 mars 2022 Hors ligne 28 Mars 2022 Et là se trouve l'essentiel, le rapport à la terre, nos racines en quelque sorte, en cette nature nous sommes chez nous loin du brouhaha du monde et ce silence bien qu'apparent nous accapare de sa naturelle simplicité. C'est très joliment exprimé, j'aime beaucoup les deux derniers vers, les autres aussi, mais ceux-là parlent de pureté, d'innocence. Une légère sensualité aussi dans cet écrit. Merci. Hors ligne 28 Mars 2022 Et là se trouve l'essentiel, le rapport à la terre, nos racines en quelque sorte, en cette nature nous sommes chez nous loin du brouhaha du monde et ce silence bien qu'apparent nous accapare de sa naturelle simplicité. C'est très joliment exprimé, j'aime beaucoup les deux derniers vers, les autres aussi, mais ceux-là parlent de pureté, d'innocence. Une légère sensualité aussi dans cet écrit. Merci. Merci, ce sont là des instants privilégiés, ceux avec lesquels je suis si bien, loin de tous les tracas du quotidien. Un grand merci Mjöllnir Hors ligne 29 Mars 2022 Un poème que j'ai beaucoup aimé chère Pauline, merci pour ces vers agréables. Hors ligne 29 Mars 2022 Quelle habile légèreté dans ce poème et qu'il sonne bien. Votre silence est d'une grande qualité. Bravo. 29 Mars 2022 J'aime poser mes pieds dans les bois, dans les prés, Quand doucement, j'écarte en un geste gracieux La branche d'olivier, lourde de fruits, chargée. J'observe ça et là quelques instants précieux. J'aime attentive et neutre à l'ombre des rameaux Laisser se rapprocher les premiers étourneaux. Mon grand-père le disait "observe sans un mot" "Respire lentement les pieds dans le terreau." C'est là dans le silence, inestimable instant, Que tout est dévoilé, que la vie prend un sens. Et mon cou sans parfum n'en sera que plus blanc Quand les jeux du soleil me trouveront en transe. Arthémis le 28 mars 2022J'ai vraiment aimé le retour au source, à nos racines, là où l'on se sent bien, merci pour le partage Hors ligne Hors ligne 29 Mars 2022 Un poème que j'ai beaucoup aimé chère Pauline, merci pour ces vers agréables. Merci Moïse je suis heureuse qu'il t'ait plu Hors ligne 29 Mars 2022 Quelle habile légèreté dans ce poème et qu'il sonne bien. Votre silence est d'une grande qualité. Bravo. Un compliment qui me fait plaisir Peniculo, merci infiniment Hors ligne 29 Mars 2022 J'ai vraiment aimé le retour au source, à nos racines, là où l'on se sent bien, merci pour le partage Un grand merci à toi angelblue je me permets le tutoiement si c'est possible ? Hors ligne 29 Mars 2022 Coucou ma chérie, je t'embrasse affectueusement 29 Mars 2022 Un grand merci à toi angelblue je me permets le tutoiement si c'est possible ? bien sur pas de soucis pour le tutoiement Hors ligne 31 Mars 2022 Un poème zen..apaisante lecture dans le silence.. Et les images qui viennent s'imprimer à l'esprit sont magnifiques.. Bravo Hors ligne 1 Avril 2022 bien sur pas de soucis pour le tutoiement 😊😘 Hors ligne Hors ligne 1 Avril 2022 Un poème zen..apaisante lecture dans le silence.. Et les images qui viennent s'imprimer à l'esprit sont magnifiques.. Bravo Merci jolie fanny, un compliment qui me touche 😘
Enrevanche, nul ne devrait se priver de quelques conseils bien sentis et bienveillants. On appelle ça des leçons de vie et, en la matière, le dessinateur Alex Noriega est un excellent professeur ! Alex Noriega a longtemps été concierge à Barcelone et, un beau jour, il s’est mis à dessiner. Pour tuer le temps mais pas seulement.
LA POÉSIE ET SES PRINCIPALES FONCTIONS publication parachevée par quelques textes poétiques illustratifs INTRODUCTION. On distingue trois grands genres littéraires le roman, le théâtre et la poésie. Ce dernier nommé est un art du langage permettant de suggérer, avec harmonie et régularité, une infinité d’images, de sensations, d’état d’âme et d’esprit. C’est un genre qui date de longtemps ; en effet, avant que la poésie ne soit écrite puis récitée en public, elle était d’abord chantée de villes en villes par des aèdes, des bardes, des trouvères, des troubadours, des saltimbanques… Ce n’est que beaucoup plus tard au Moyen-âge et surtout pendant la Renaissance que la poésie a reçu ses lettres de noblesse, qu’elle a commencé à être écrite comme il faut », de façon plus boutonnée ». Pour beaucoup en tout cas, être poète n’est pas donné à n’importe qui car le poème semble dicté par un génie humain ou divin. Certains iront jusqu’à abolir toute différence entre le poète et le prophète deux porteurs de messages dont les appellations riment. Relisez ma publication sur le parnasse, le choix de la poésie plus particulièrement. Mieux encore, dans les textes sacrés, Dieu Lui-même s’adresse à l’humanité par l’intermédiaire de versets hébraïques, bibliques ou coraniques, une forme textuelle plus ou moins analogue aux vers avec qui ils partagent le même radical. Par conséquent, ils conçoivent l’activité créatrice poétique comme sacrée. Quoi qu’il en soit, on peut lui associer quatre fonctions principales, selon les motivations de chaque poète. I. LA FONCTION LYRIQUE OU SENTIMENTALE. Certains artistes ont l’habitude de relater dans leurs écrits des événements relatifs à leur propre vie très souvent liés à leurs peines personnelles. Certains humanistes Ronsard, des surréalistes Éluard, des symbolistes Verlaine et surtout les romantiques lyriques Musset se servent alors du poème comme cadre privilégié d’expression d’un désir, d’un idéal, d’une thérapie contre la souffrance humaine. Siège des sentiments, le coeur devient ainsi la source principale d’une inspiration féconde. C’est une des raisons pour lesquelles Musset s’exclamait Ah ! frappe-toi le coeur ! C’est là qu’est le génie ». Cette extériorisation de la peine rend le fardeau de la souffrance moins pesant ; c’est pourquoi Lamartine avouait que, pour lui, s’adonner à la poésie, ce n’était pas un art, mais un soulagement de mon coeur ». Tant mieux si le lecteur lui-même a vécu l’expérience de toutes ces envies, de ces déceptions inopinées, de ces moments de faiblesse… Voir ma publication sur le romantisme, précisément le point concernant le lyrisme. Des détracteurs les ont cependant qualifiés d’égoïstes mais certains, à l’instar de Victor Hugo, s’en sont montrés fiers ou s’en sont défendus ; dans sa fameuse préface des Contemplations 1856, il écrit ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne… On se plaint quelques fois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi ». II. LA FONCTION DIDACTIQUE OU MORALISTE. »Didactique » est l’adjectif relatif à tout ce qui se rattache à l’enseignement, à l’éducation. En effet, nombreux sont ceux qui croient fermement qu’un poème est illicite si elle ne prodigue pas de leçons de morale explicites ou implicites destinées à instruire les lecteurs avides de connaissances. Les siècles les plus représentatifs de cette orientation à la fois artistique et moraliste sont le XVI ème avec les écrivains de la Renaissance, de l’humanisme, mais aussi et surtout le XVII ème, période pendant laquelle les classiques considèrent comme inutile tout poème qui n’attache aucun prix aux leçons à en tirer. L’assimilation de celles-ci permet ainsi de se prémunir des surprises désagréables dont les trompeurs sont auteurs, parce qu’on a été ignorant, crédule, négligeant. À titre illustratif, Jean de La Fontaine emploie un sous-genre de la poésie appelé la fable, tantôt pour démasquer les hypocrites qui usent de ruse pour parvenir à leurs mesquineries, tantôt pour soigner nos comportements pas très catholiques vis-à-vis de nos semblables. Le fabuliste a écrit lui-même dans la préface de son célèbre recueil apparemment enfantin Je me sers d’animaux pour instruire les hommes ». III. LA FONCTION ENGAGÉE OU MILITANTE. On dit d’un écrivain qu’il est engagé lorsqu’il emploie la plume pour se révéler incapable de rester les yeux fermés ou de garder les bras croisés devant tout ce qui lui paraît injuste, nonobstant les nombreux risques, allant des moindres censure, rapatriement… aux pires exil, emprisonnement, assassinat…. Malheur aux forts qui pensent qu’en bâillonnant le messager, ils étoufferont le message ! Aussi, certains poètes jugent-ils inadéquat de parler de soi alors qu’il y a plus urgent. Ces poètes croient absolument qu’une oeuvre poétique vraiment digne de ce nom doit prendre la défense du peuple composé de classes sociales au bas de l’échelle ou encore de groupes raciaux opprimés. C’est pourquoi Hugo disait l’art n’est pas un ornement mais un instrument ». Le poème possède subitement le pouvoir d’une arme qui crache le feu sur les méchants. C’est l’exemple des humanistes pendant les guerres de religion, de romantiques engagés à l’encontre de lois inhumaines ou antidémocratiques, de certains surréalistes opposés à l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, de poètes nègres contestataires du système colonial instauré par le monde occidental. Pour ce dernier cas, dans Cahier d’un retour au pays natal 1939, Aimé Césaire dénonce ouvertement les horreurs de la fallacieuse mission civilisatrice et pacificatrice de la colonisation qui, en réalité, n’est rien d’autre que la prolongation d’un esclavage modernisé qu’on n’a même pas le droit d’appeler »commerce » étant donné qu’il n’est pas du tout équitable ils apportent des pacotilles ou des découvertes scientifiques moins qu’ils n’emportent des hommes valides ou des matières premières. IV. LA FONCTION ESTHÉTIQUE OU ORNEMENTALE. Il y a également des écrivains qui refusent catégoriquement de vouer à la poésie un culte autre que celui de l’art en question, du verbe en particulier. Pour les uns, même si le message le fond, le contenu, la matière qui circule dans le poème est important, il passera pour médiocre lorsque la conception la forme, le contenant, la manière est négligée. En tout cas, les classiques en sont persuadés. voir ma publication sur le classicisme, plus précisément le point sur le respect des règles d’écriture. C’est pour cette raison que Boileau, dans son Art poétique 1674, disait Sans la langue en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain ». Pour d’autres qui pousseront le bouchon plus loin, la beauté esthétique et thématique doit être prioritaire pour le poète, voire exclusivement indépendante de l’utilité du poème. Celui qui est le plus parfait pour eux, c’est celui qui accorde au vers plus de transpiration que d’inspiration. Ces promoteurs de l’art pour l’art » sont les parnassiens. Voir ma publication sur le parnasse, plus particulièrement le point sur l’art pour l’art. Pour d’autres encore, les symbolistes d’abord, les surréalistes plus encore, voir ma publication relative à ces deux courants littéraires résumés successivement l’un après l’autre, il faut exploiter davantage les ressources de la langue, être même capable de passer par un sujet qui inspire l’horreur, le dégoût car lié à la laideur, pour parvenir à cette beauté presque informe. L’important se situe moins du côté du thème débattu que de celui de la langue bien soignée, renouvelée, enrichie, réinventée. CONCLUSION. En un mot, on peut encore et toujours dénombrer à la poésie d’autres vocations à travers par exemple la poésie épique, dramatique, ludique … Toutefois, ces quatre que nous venons d’évoquer sont les plus récurrentes. En outre, la frontière n’est pas aussi étanche qu’on pourrait le croire ; elle est plutôt très poreuse car un seul texte peut bien posséder deux ou plusieurs fonctions à la fois. Donc, bien souvent, le poème est tout à la fois une pharmacie pour les uns fonction lyrique ou sentimentale, une salle de classe pour d’autres fonction didactique ou moraliste, un champ de bataille pour la plupart fonction engagée ou militante, un musée des Beaux-arts pour certains fonction esthétique ou ornementale… TEXTES POÉTIQUES ILLUSTRATIFS TEXTE 1 TEXTE ILLUSTRATIF DE LA POÉSIE LYRIQUE. L’être humain souffre parfois de maux qu’aucun hôpital ne peut guérir parce que cette douleur éprouvée n’est ni physique, ni palpable… Le 4 septembre 1843, un jeune couple Charles Vacquerie et Leopoldine Hugo, après seulement sept mois de mariage, se noie accidentellement dans la Seine, célèbre fleuve de France qui traverse Villequier, théâtre de cette mort tragique. Cet événement malheureux s’est produit exactement au beau milieu de la vie de Victor Hugo 1802 – 1885. Ce poète en souffrit énormément car sa fille aînée et lui entretenaient une solide relation à la fois filiale, affectueuse et inspiratrice. Oh ! Je fus comme fou dans le premier moment, Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères, dont l’âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j’éprouvais, l’avez-vous éprouvé ? Je voulais me briser le front sur le pavé ; Puis je me révoltais et, par moment, terrible, Je fixais mes regards sur cette chose horrible, Et je n’y croyais pas, et je m’écriais non ! – Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom Qui font que dans le coeur le désespoir se lève ? – Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rêve, Qu’elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté, Que je l’entendais rire en la chambre à côté, Que c’était impossible enfin qu’elle fut morte, Et que j’allais la voir entrer par cette porte ! Oh ! que de fois j’ai dit silence ! elle a parlé ! Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé ! Attendez ! elle vient ! laissez-moi, que j’écoute ! Car elle est quelque part dans la maison sans doute ! Victor Hugo, Les Contemplations, 1856. TEXTE 2 TEXTE ILLUSTRATIF DE LA POÉSIE DIDACTIQUE. Lorsque Jean de La Fontaine fit paraître ses fables, il les avait dédiées au Dauphin le fils aîné du roi. Comme ce dernier était encore enfant, beaucoup avaient cru au départ que ces petits contes anodins étaient puérils. Pourtant, sous le masque de ces animaux personnifiés, transparaissent nos travers dont le fabuliste invite à se départir. Le Lion et le Moucheron » – Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre ! C’est en ces mots que le Lion Parlait un jour au Moucheron. L’autre lui déclara la guerre. Pense-tu, lui dit-il, que ton titre de Roi Me fasse peur ni me soucie ? Un boeuf est plus puissant que toi Je le mène à ma fantaisie. À peine il achevait ces mots Que lui-même il sonna la charge, Fut le trompette et le Héros. Dans l’abord, il se met au large ; Puis prend son temps, fond sur le cou Du Lion qu’il rend presque fou. Le quadrupède écume, et son oeil étincelle ; Il rugit ; on se cache, on tremble à l’environ ; Et cette alarme universelle Est l’ouvrage d’un Moucheron, Un avorton de Mouche en cent lieux le harcèle Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau, Tantôt entre au fond du naseau. La rage se trouve alors à son faîte montée. L’invisible ennemi triomphe, et rit de voir Qu’il n’est griffe ni dent en la bête irritée Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir. Le malheureux Lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs, Bat l’air qui n’en peut mais ; et sa fureur extrême Le fatigue, l’abat le voilà sur les dents. L’insecte du combat se retire avec gloire Comme il sonna la charge, il sonne la victoire, Va partout l’annoncer, et rencontre en chemin L’embuscade d’une araignée ; Il y rencontre aussi sa fin. Quelle chose par là nous peut être enseignée ? J’en vois deux, dont l’un est qu’entre nos ennemis Les plus à craindre sont souvent les plus petits ; L’autre, qu’au grand péril tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire. Jean de La Fontaine, Fables, Livre II, fable IX, 1668. TEXTE 3 TEXTE ILLUSTRATIF DE LA POÉSIE ENGAGÉE. L’Europe avait voulu montrer à l’opinion internationale qu’elle était l’AMIE Alphabétisation, Médicalisation, Industrialisation, Évangélisation de l’Afrique. Dans cet extrait entrecoupé, le poète exprime à la fois son esprit contestataire de la colonisation et son élan solidaire à l’endroit de son peuple. Partir. Comme il y des hommes-hyènes et des hommes-panthères, je serai un homme-juif Un homme-cafre Un homme-hindou-de-Calcutta Un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas L’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture On pouvait à n’importe quel moment Le saisir, le rouer de coups, le tuer -parfaitement le tuer – sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne […] Partir… Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais Embrassez-moi sans crainte… Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai ». Et je lui dirais encore Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » Et venant je me dirais à moi-même Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse… » Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, 1939. TEXTE 4 TEXTE ILLUSTRATIF DE LA POÉSIE ESTHÉTIQUE. Ce dernier texte parle de lui-même l’auteur est absolument convaincu qu’il y a distance, différence, entre un livre et un ouvrage, comme entre le travail du forgeron et celui de l’orfèvre, ou tout simplement entre la matière le fond, la source d’inspiration et la manière la forme, la conception. Ici, il s’adresse particulièrement aux poètes au beau milieu de leur activité créatrice. L’art d’écrire » Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime, Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime. Mais lorsqu’on la néglige, elle devient rebelle Et pour la rattraper, le sens court après elle. Tout doit tendre au bon sens mais pour y parvenir Le chemin est glissant et pénible à tenir ; Pour peu qu’on s’en écarte, aussitôt on se noie. La raison pour marcher n’a souvent qu’une voie. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain. Un style si rapide et qui court en rimant Marque moins trop d’esprit que peu de jugement. Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ; Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. Nicolas Boileau, Art poétique, chant I, V. 27-48, 1674. Issa Laye Diaw
Theservice of the poem. Jean-François Puff, Le Gouvernement des poètes. La poésie dans la conduite de la vie, Hermann, coll. « Savoir lettres », 2020, 400 p., EAN : 9791037005656. 1 L a question du « pourquoi » comme un spectre hante l’écriture de poésie : pourquoi composer et publier des poèmes dans un monde résolument
9 / 100 Très joli poème, écrit par Leni Cassagnettes, maitresse spécialisée. A lire dans les deux sens pour se remonter le moral Leni Cassagnettes Je suis un gros nul Personne n' ose penser que Je suis capable d' accomplir de grandes choses Je sais que Je raterai tout ce que j' entreprendrai Je ne crois plus que Je peux réussir Je suis persuadé que Je ne vaux rien J' ai arrêté de me dire que J' ai confiance en moi Je suis convaincu d' une chose Je suis quelqu'un d' inutile Et ce serait idiot de penser que Je suis une belle personne
Lavie aux champs. Le soir, à la campagne, on sort, on se promène, Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ; Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu. Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu. Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute.
Portrait de Léon-Paul Fargue par Raymond WoogExtrait de Léon-Paul FARGUE Lanterne magique1944POÉSIE La poésie, c’est le moment de le redire un peu plus fort, n’a jamais cessé d’être, en dehors des textes ou en dépit des textes, chose essentielle et que je m’obstine à croire, à quelque degré et dans quelque forme que ce soit, et sans qu’il s’en doute, aussi indispensable à l’homme que l’oxygène ou le charbon. Mais elle le devient plus que jamais dans les temps que nous vivons. C’est le meilleur contrepoison, l’Ãlot blindé où l’intelligence se rassemble, la pièce close où l’âme accablée s’accorde un moment musical. Le répit qu’elle peut donner nous ouvre parfois le seul refuge où l’esprit affolé puisse espérer retrouver l’ poésie, que les naïfs avaient crue morte, elle saute aujourd’hui d’entre les décombres et prend une chaleur nouvelle, comme un retour de flamme sort d’un crassier qu’on croyait éteint. Le besoin de poésie qu’éprouvent nos poumons intellectuels se manifeste donc dans le temps même que les hommes s’empêtrent dans des lignes de force. Profitons-en pour lui rendre, dans notre pays bouleversé, la place qui lui est due. Fortifions son rôle et son ne tenterai pas, une fois de plus, de circonscrire la notion de poésie. Je n’essaierai, après tant d’autres, d’en chercher une définition incomplète ou manquée. J’en ai fait, naturellement, de nombreuses. Et chaque fois que je croyais en tenir une, elle était déjà hors d’atteinte, et chaque fois que je me disais c’est la bonne, elle s’était déjà volatilisée Â La poésie, c’est le point où la prose décolle… C’est le moment que l’homme, assis prosaïquement “au banquet de la vie†dans une grande faim de bonheur, se sent l’âme mélodieuse à l’heure où, comme dit Villiers de l’IsIe-Adam, grand poète en prose, un peu de liqueur après le repas fait qu’on s’estime, se lève de table et se met à chanter… La poésie consiste à construire en soi, pour la projeter au dehors, un bonheur que la vie n’a pas voulu vous »C’est peut-être là de l’impressionnisme. Mais nous ne dirons pas avec le père Hugo que la grande poésie a pour matière tout ce qu’il y a d’estime en nous ; pas davantage avec Jouffroy que la poésie lyrique est toute la poésie ; moins encore, avec tel autre, que la poésie est un régime privilégié de catachrèses…Il reste aujourd’hui, de cette révolution calme et brillante que fut le Symbolisme, un document capital, une des définitions les plus exactes de la poésie qu’on puisse lire et qu’on devrait bien graver sur quelque pierre monumentale, celle qu’en donna Mallarmé Â La poésie est l’expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l’existence. Elle doue ainsi d’authenticité notre séjour et constitue la seule tâche »Cependant, la poésie est peut-être la chose du monde la plus immédiatement sensible. Nous avons senti et nous sentons tous, depuis longtemps et sans avoir besoin d’en parler, ce que c’est que la poésie, cette  gaie science » qui soulage un cÅ“ur trop lourd. Vous avez lu Verlaine. Il n’est d’ailleurs pas seulement question de lire des poèmes ou d’apprendre par cÅ“ur des pièces d’anthologie. Il n’est pas non plus nécessaire d’écrire en vers pour être poète. Chateaubriand, Rimbaud, Baudelaire, Aloysius Bertrand, Lautréamont sont de grands ou de parfaits poètes en prose. Mais il n’est même pas nécessaire de noircir du papier pour être poète. La poésie, je l’ai dit naguère et je le dis encore, exprime un état psycho-physiologique. Pour parler plus simplement, on vit ou on ne vit pas en état de poésie. Tout ce qui, dans la vie, n’a pas pour objet l’intérêt matériel, pour opération de l’esprit la pensée de tirer des autres le meilleur, vous donne droit à la bonne route et peut vous conduire à l’état poé bûcherons et les pêcheurs éprouvent sur place que la poésie existe par elle-même à la manière d’un murmure infiniment subtil et compliqué, que certains savent traduire avec beaucoup de bonheur. Et parfois les bergers s’entendent à ce jeu, dans leur forme et dans leur rêverie particulière, tout aussi bien que les professionnels. J’ai connu jadis un bon jardinier, municipal et taciturne, qui, lorsqu’il consentait à desserrer les dents, parlait des fleurs admirablement. Quant au poète-écrivain, eh bien, c’est un chasseur. Sa mission est de rapporter de la beauté pour tout le monde…Pour moi, je demande un cÅ“ur frais, l’esprit solide d’un vieil orme, l’âme simple et profonde, riche d’un génie, celui de la spontanéité dans la réussite, celui de l’image atteinte, celui de l’inflexion qui vous bouleverse, lorsque cette âme prend le parti de se faire connaÃtre par l’intermédiaire de la poésie française, une des plus difficiles du monde. Ce fut une des dernières confidences que me fit Albert Thibaudet, que je ne regretterai jamais assez. Avant de mourir innocemment, comme il avait vécu, notre Thibaudet me disait qu’il préparait quelques pages sur la poésie française, la seule qui ne souffre aucune médiocrité, ni sur le plan de l’inspiration ni sur celui de l’exécution ; la seule qui ne tienne aucun compte des intentions ; la seule enfin qui ait osé s’attaquer aux pièges les plus tentants du mystère, grâce à Rimbaud, à Mallarmé ou à Maldoror, et plus tard aux rigueurs mozartiennes du la poésie est aussi un grand calme qu’on entend, qui vous saisit et vous accélère, et elle est une sorte de scintillement permanent auquel il faut se donner. * * *
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